Apocalypse NAO … MAJ du 28 janvier -lettre ouverte intersyndicale

28 janvier : Les 3 organisations syndicales représentatives se sont mises d’accord sur une contre proposition commune qu’elles ont envoyée à la direction, respectant le budget contraint décidé par la direction. Pour lire la lettre ouverte, c’est ici

C’est dry january chez LCL, mais pas pour l’alcool !

23 janvier : La dernière séance de Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) sur les salaires, s’est déroulée le 10 janvier 2025. Mais les méandres de cette négociation brouillonne ont quelque peu retardé l’inFOrmation que nous vous devons. Il faut dire que le départ aussi précipité qu’inattendu du DRH, en pleine négociation, n’a pas arrangé les choses.

Où en sommes nous ? La direction ne souhaite allouer qu’un budget de 20,6 M€ pour l’ensemble des mesures salariales quand, l’an dernier, l’enveloppe globale s’élevait à 39,5 M€. Pas besoin d’avoir fait Math Sup pour comprendre qu’elle est divisée par deux cette année. Ni mesure générale ni PPV ne sont envisagées par la direction.

Voici, dans les grandes lignes, les propositions finales de la direction :

  • revalorisation de certaines rémunérations “socle” et création de rémunérations “repère” : 2,3M€
  •  mesures salariales individuelles de convergence pour les métiers du retail et des fonctions support réseaux, dont l’écart de rémunération a été mis en exergue par le benchmark : 6,2 M€ en 2025
  • MSI “standard” : 9,6 M€
  • enveloppe de réduction des écarts salariaux femmes/hommes : 0,33 K€
  • majoration de la contribution employeur à la complémentaire santé : 0,78 K€
  • Forfait Mobilités Durables : 1,4 M€

Pour rappel, les rémunérations “socle”, “repère”, et les mesures de convergence ne sont que des minimums et des mesures de rattrapage qui sont la conséquence de la politique salariale menée par LCL : aucune augmentation générale depuis 2014 (exceptée celles de 2022 et 2023 accordées dans un contexte inflationniste).

Avec ce que propose LCL, le plupart d’entre nous ne verrait pas son pouvoir d’achat augmenter ni même se maintenir :

  • les rémunérations “socle” ne sont pas toutes revalorisées. Certaines ne le sont qu’en Ile de France, LCL continuant d’effectuer une différence de traitement entre les salariés d’IDF et ceux de province. Ce qui semble illégal.
  • que ce soit pour la revalorisation des socles, l’attribution d’une rémunération “repère” ou d’une mesure de convergence, il faut être évalué au moins 3, voire 4, pour l’obtenir. Sinon, même en cas d’écart de rémunération avéré, il n’y aura aucun rattrapage.
  • 9,6 M€ seulement pour les MSI “standard” contre 17 M€ en 2024. Sauf erreur, à peine plus d’un salarié sur 3 devrait obtenir une MSI.
  • le benchmark pour les métiers du siège ne sera présenté qu’en mai. Il faudra donc attendre la fin du 1er semestre pour que les salariés du siège subissant un écart salarial, puissent éventuellement bénéficier d’une mesure de convergence. Avec un peu de chance, en attendant, ils pourront peut-être obtenir une MSI “standard”.

Quelques bonnes nouvelles : la création d’une rémunération “socle” pour les DGA qui, selon le benchmark, subissent le plus grand écart de rémunération avec le marché. FO LCL a obtenu que les DA d’agence habitat puissent bénéficier des rémunérations “socles” des DA.

Enfin, LCL propose 780 K€ pour neutraliser l’augmentation des cotisations “complémentaire santé”, et 1,4 M€ pour la mobilité durable.

Cette “négociation” fut extrêmement confuse :

  • de nombreux engagements pris n’ont pas été retranscrits dans le projet d’accord
  • a contrario, des précisions, pourtant importantes, n’ont pas été annoncées lors des séances
  • la direction ne nous a toujours pas communiqué les montants des rémunérations “socle” revalorisées, ceux de celles créées, ceux des “repères”, …

Bref, nous n’avons pas eu de réelle négociation : la direction est arrivée avec ses présentations, ses choix, ses chiffrages. Elle n’attendait plus que notre signature. D’autre part, la loi impose qu’une négociation soit loyale. Ce qui n’a pas été le cas, puisque de nombreuses informations ou précisions sont manquantes, et la direction n’argumente pas ses refus à nos revendications, sauf à dire, par exemple, que ce n’est pas dans l’ADN de LCL d’accorder des augmentations générales ! Ne serait-ce pas plutôt la DRH Groupe qui met un veto à toute mesure générale ? Mais alors, à quoi sert-il de négocier dans chaque entité si les instructions viennent du groupe ? D’ailleurs, chez nos cousins des caisses régionales, c’est bien au niveau FNCA qu’est négocié le cadre de la négociation salariale, que les caisses peuvent ensuite améliorer. FNCA propose, les syndicats contre proposent, jusqu’à ce qu’ils aboutissent à un accord. C’est ça une réelle négociation.

Pour les 3 organisations syndicales représentatives chez LCL, négociatrices, cette “négociation” salariale ne peut s’arrêter là. FO LCL, CFDT et SNB réfléchissent, ensemble, à la suite à donner.

Si vous souhaitez nous faire part de ce que vous inspire cette négociation, contactez-nous par mail, téléphone ou via Facebook, Linkedln, Insta ou X.

A celles et ceux qui se demandent à quoi servent les syndicats, sachez que seul le rapport de force peut nous permettre d’obtenir plus pour le collectif. La grève de février 2024, même si elle a été relativement bien suivie, n’a pas permis d’emporter la mesure générale que nous demandions légitimement, puisque nos cousins des caisses régionales avaient obtenu 1.500 € pour tous; la promesse du benchmark avait convaincu bon nombre de “laisser sa chance à Serge Madgeleine”. Cette grève avait toutefois permis de remporter quelques améliorations par rapport aux propositions de la direction :

  • annonce et versement anticipés des MSI
  • Extension de l’augmentation de salaire collective de 500 € aux rémunérations (fixe + variable individuel) inférieures ou égales à 36 K€ (au lieu de 35 K€)
  • PPV complémentaire de 400 € (versée en septembre)
  • apparition soudaine d’une prime de surperformance de 500 à 2.000 €
  • Boost de la RVP

Imaginez ce que nous aurions pu obtenir grâce à une grève massive !

Affaire à suivre, puisque les 3 organisations syndicales vont formuler de nouvelles propositions à la direction.

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