Mois : décembre 2024

Négociation salariale : les embûches de Noël

Oh oh oh … Après l’annonce des mesures salariales 2025 chez Crédit Mutuel-CIC (augmentation générale de 1,5% avec un plancher de 650€, abondement PEE de 2.100 € pour 700 € versés, enveloppe de MSI équivalente à l’enveloppe globale des mesures chez LCL), c’est l’annonce d’une nouvelle augmentation générale pour nos cousins des caisses régionales du Crédit Agricole, qui nous fait grincer des dents. Après celle de “1.500 € pour tous” accordée fin 2023, la Fédération Nationale du Crédit Agricole a décidé d’accorder 0,6% d’augmentation générale cette année. Même si cela peut paraître peu, c’est beaucoup par rapport à 0 dans les filiales du groupe Crédit Agricole SA.

Lors de la négociation salariale à la FNCA, il a été rappelé que les dividendes versés par Crédit Agricole SA aux caisses régionales, représentaient environ 50% de leurs résultats, voire plus pour certaines d’entre elles. En résumé, ce sont les salariés du groupe Crédit Agricole SA, privés d’augmentation générale, qui s’acharnent à la tâche pour enrichir les caisses régionales.

C’est pourquoi, tous les ans, les caisses attendent avec impatience le passage du Père vert qui vient remplir leurs chaussettes du fruit de notre travail. N’est ce pas ce que l’on peut appeler le mutualisme pervers ?

On comprend plus aisément pourquoi, la direction du groupe Crédit Agricole SA dit que ce n’est pas dans sa religion d’accorder des mesures générales. Elle est obligée de dire amen à la FNCA qui lui dit “amène tout ce que tu peux”.

Et si, enfin, on souhaitait un “Joyeux Noël Felix ” à nos directions ?

Négociation salariale pour 2025 (MAJ 18 décembre) : Suite et fin ?

18 décembre : Le Père Noël était absent de la séance de négociation salariale d’hier. Pour le moment, les salariés de LCL, si sages et si consciencieux, ne seront pas récompensés à hauteur de leurs efforts.

Même si FO LCL reste perplexe sur le benchmark réalisé, la direction rechigne même à accorder ce qu’il serait nécessaire pour mettre au niveau du marchés les salariés que ce benchmark a jugé décrochés.

A ce jour, l’enveloppe globale (mesures socles, MSI, revalorisation des avantages sociaux) des mesures salariales pour 2025 s’élève seulement à environ 20 millions, quand elle était de 39,5 millions l’an dernier, soit une baisse de pratiquement 50% ! Voilà comment LCL nous récompense.

L’écart de rémunération devrait encore se creuser avec d’autres établissements bancaires, qui, eux, ont choisi de continuer d’accorder des mesures générales, comme Crédit Mutuel-CIC (1,5% d’augmentation générale avec plancher de 650 € + enveloppe de MSI quasi identique, en pourcentage de la masse salariale, à l’enveloppe globale LCL). Comme par hasard, Crédit-Mutuel-CIC n’est pas intégré dans le fameux benchmark …

Cette étude a pourtant mis en lumière que, dans la structure de la rémunération, chez LCL :

  • le salaire fixe représente 77%, contre 81,5% pour le marché bancaire (-4,5%)
  • le variable individuel (RVP) représente 7,9% contre 6,3% (+1,6%)
  • le variable collectif (intéressement-participation) représente 15,1% contre 12,2% (+2,9%)

Les éléments variables et aléatoires sont donc plus importants chez LCL que chez nos concurrents, au détriment du salaire pérenne. Ce qui n’est pas sans effet sur la santé mentale.

FO LCL revendique de revoir la structure de la rémunération, afin de coller au marché bancaire.

Pour rappel, l’intéressement-participation ne génère pas de cotisation pour la retraite, et peu pour nos régimes sociaux.

Les banques optimisent beaucoup (trop) fiscalement et socialement leurs politiques de rémunérations, puisque le salaire fixe représente 81,5% et les variables 19,5%, contre respectivement 89,5% et 10,5% tous secteurs. Le salaire fixe, chez LCL, est donc inférieur de 12,5%, tous marchés confondus.

Pour la direction, la prochaine réunion prévue le 10 janvier ne serait qu’une simple séance de relecture. Ainsi, la négociation serait terminée, si tant est qu’il y en ait eu une ! Car, la direction est venue avec ses propositions que nous devrions cautionner sans broncher.

L’an dernier, comme il venait d’arriver, notre nouveau DG nous avait demandé qu’on lui laisse sa chance afin de nous persuader de stopper le mouvement de grève. Cela en avait convaincu certains. Et aujourd’hui, qu’en pensez-vous ?

13 décembre : La négociation de ce vendredi 13 vient de s’ouvrir. Sera-ce un jour de chance ?

La direction indique qu’il n’y aura pas de PPV.

A la suite de l’étude comparative des rémunérations, LCL va attribuer 14,6 millions bruts à la fameuse “trajectoire de convergence” sur 3 ans, soit 5,8 millions en 2025, la même somme en 2026 et 3 millions en 2027, afin de rattraper les populations en décrochage par rapport au marché.

FO LCL doute que cette enveloppe suffise à combler le décalage. La direction répond que, si besoin, elle révisera le montant.

Cette enveloppe sera utilisée pour :

  • revaloriser les rémunérations socles (salaire minimum) des emplois décrochés par rapport au marché (mais obtention si note de 3)
  • revaloriser les rémunérations repères (comme pour les CC Part confirmés)  pour les marchés spécialisés (examen de la performance et de la compétence à 2 et 4 ans dans l’emploi. Au delà de 4 ans, MSI “repère”)
  • attribuer des MSI afin de positionner le salarié dans le marché

il y aura 2 campagnes de MSI en 2025, la 1ère en février, la seconde en juin.

La direction précise qu’une MSI dite de “convergence” n’est pas incompatible avec une MSI “standard”. Cependant, il va falloir faire avec des enveloppes contraintes …

Pour être éligible à une MSI de convergence, il est indispensable d’être au moins conforme aux attentes.

Il est créé des mesures socles pour les DGA.

FO LCL a revendiqué qu’une mesure socle soit créée pour les DA Habitat. Ce qu’elle a obtenu … mais sans être chiffrée.

Par contre, comme les activités des CC d’accueil chez LCL ne seraient pas de même nature que celles du marché, il n’y aura pas de mesure collective sur ce métier, mais des mesures individuelles de “convergence”.

Enfin, LCL propose de palier l’augmentation prévisible des cotisations de la complémentaire santé avec une enveloppe de 780 000 €. Le Forfait Mobilités Durables, quant à lui, serait revalorisé à 500 € au lieu de 400 €, et le plafond de 15 kms serait supprimé.

Pour 2025, l’enveloppe totale est de 19,2 M€ seulement !

Pour FO LCL, ces mesures sont indigentes : pas de prime, pas de mesure générale, ni même collective.  Quelques piécettes encore seront à discuter pour le Forfait Mobilités Durables.  De qui se moque-t-on ? Est ce ainsi que LCL entend reconnaître l’investissement des CLP, qui lui permettent, encore une fois, d’être élu service client 2025 ?

Pour FO LCL, le compte n’y est pas.

Il nous reste encore une séance de négociation pour infléchir la direction, même si FO LCL est dubitative sur le résultat.

Êtes-vous prêts à vous mobiliser pour défendre votre salaire et votre pouvoir d’achat ?

Prochaine réunion le mardi 17 décembre.

@suivre

Négociation sur les salaires 2 : Sale air en négo

4 décembre 2024 : deuxième séance de négociation concernant les mesures salariales pour 2025. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette négociation s’engage mal.

Passons rapidement sur la diapositive de présentation qui explique combien le contexte économique, politique et social, est difficile. Même si on ne peut nier que la conjoncture est complexe et tendue sur bien des aspects, LCL nous ressort cet argument tous les ans. Et si on évoquait plutôt les excellents résultats dégagés par LCL et le groupe, grâce aux salariés ? Si on évoquait les millions d’actions rachetées et détruites tous les ans par le groupe ?… De l’argent pour reconnaître justement les salariés de LCL, il y en a. C’est un choix politique que de ne pas accorder d’augmentation générale.

Rappel du contexte : il y a quasi un an, Serge Magdeleine, pour contrer le mouvement de grève annoncé pour le 8 février, avait promis un “benchmark des rémunérations”. Ce benchmark a été présenté le 15 novembre, et on ne peut pas dire que son contenu nous a transcendés … En revanche, il permet aujourd’hui à la direction de s’exonérer de mesures salariales significatives pour toutes et tous. Au passage, et contrairement à ce que proclame partout la ligne RH, ce benchmark n’a pas été élaboré avec les organisations syndicales représentatives. En vérité, nous avons évoqué ensemble les métiers qui semblaient pertinents et bougé 3 post-it sur un tableau. Pour le reste, LCL a discuté avec le prestataire LHH, et nous n’avons été que très peu associés à l’élaboration de ce benchmark. La preuve : malgré nos demandes, nous n’avons toujours pas les fiches métiers qui ont permis à LHH d’établir cette étude comparative.

Bref … A ce stade, nous ne connaissons toujours pas le budget alloué par LCL pour récompenser les salariés, créateurs de richesses, producteurs de très bons résultats et artisans de “LCL meilleur service client de l’année 2025”. Grâce à nous, LCL tire également son épingle du jeu aux “Trophées de la Banque Qualité 2025”, même si le Crédit Mutuel et ses filiales raflent la mise en remportant 16 trophées. Il s’agit probablement de la symétrie des attentions : une vraie reconnaissance salariale engendre une qualité de service toujours améliorée.

LCL n’en est pas là.

La séance de négociation du 4 décembre a été exclusivement axée sur le “comment engager la trajectoire de convergence” pour répondre aux décalages mis en exergue par le benchmark. La présentation est restée extrêmement confuse et peu de concret est sorti de tout ça. Ce que l’on a compris (avec du mal, et encore, on n’est pas sûr d’avoir tout saisi), est que la trajectoire de convergence” repose sur trois leviers :

  1. les rémunérations socles : il s’agit de “revaloriser les rémunérations socles si un écart de rémunération avec le marché est constaté en boostant la revalorisation des socles pour les métiers spécialisés”. Qui ? Quoi ? Combien ? Aucune précision n’a été donnée. Rappelons également que “le marché”, tel que LCL l’entend, c’est celui avec lequel a été construit le benchmark. Or, tous les établissements bancaires n’y figurent pas. Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, notamment, n’est pas inclus dans cette étude comparative.
  2. Les rémunérations “repères” pour les marchés spécialisés : il s’agit, pour LCL, de “reconnaître davantage l’expérience chez LCL sur des emplois ciblés”. Lesquels ? On ne sait pas. En gros, il s’agirait de mesures s’apparentant au “socle confirmé” des conseillers particuliers.
  3. La mise en œuvre de Mesures Salariales Individuelles de convergence : en clair, si des écarts sont constatés, les managers auront en leur possession les éléments permettant d’attribuer des mesures salariales individuelles dédiées (“mesures salariales individuelles de convergence”) afin de gommer les écarts de rémunération avec le marché. En théorie, ils pourront également attribuer une MSI classique en supplément, pour récompenser. Dans la pratique, avec les enveloppes salariales contraintes, il n’est pas sûr que ce soit le cas.

LCL ressort donc la notion “d’augmentation collective ciblée” pour celles et ceux qui sont en décalage de rémunération, selon le benchmark.

Admettons. Cependant, nous pouvons nous interroger et FO LCL a posé la question à la direction : quand les salaires augmenteront-ils réellement ?” Les “rémunérations socles”, ou “les rémunérations repères”, ou “les augmentations collectives ciblées”, peu importe le nom qu’on leur donne, ne sont que des rémunérations plancher, dans un secteur extrêmement concurrentiel. Cela permet de “remettre à flot” les collègues concernés. Certes, c’est une bonne nouvelle, et c’est déjà ça. Cela a permis à LCL de remettre à niveau un certain nombre de métiers. Ce n’est que justice. D’ailleurs, sans cela, les conclusions du benchmark auraient été probablement plus alarmantes.

Pour autant, quand verrons nous notre pouvoir d’achat réellement augmenter ? Doit-on se contenter de ces rémunérations minimales par métier ? Cela ne risque-t-il pas d’entrainer d’autres décalages, sur d’autres métiers, pour les années qui viennent ?

Voilà. Au bout de deux séances, nous ne sommes pas plus avancés et nous n’avons toujours pas connaissance de l’enveloppe dédiée pour cette négociation salariale. Pire ! Alors que nous avons d’ores et déjà fait part de nos demandes à la direction dès la première séance de négociation, nous savons qu’il n’y aura pas d’augmentation collective. LCL n’a pas non plus annoncé qu’il accordait une nouvelle PPV, ni qu’il acceptait d’améliorer les abondements. Tout juste a-t-il concédé que nous pourrions discuter de quelques accessoires … Est-ce à cela que LCL veut réduire la négociation ? A un monologue où aucune demande des organisations syndicales représentatives n’est servie, à part quelques mesures annexes, indispensables, certes, mais qui ne constituent pas l’essence même de la négociation collective sur les salaires ?

Pour FO LCL, si nos salaires sont décrochés, c’est parce que  :

  • pendant 8 ans, aucune augmentation générale n’a été accordée
  • les enveloppes salariales, y compris les enveloppes dédiées aux mesures salariales individuelles, n’ont cessé d’être réduites à peau de chagrin, d’année en année
  • les deux augmentations générales de 2022 et 2023, et celle de 2024, appelée augmentation générale ciblée, qui n’a servi que 28% des salariés, n’ont pas permis de couvrir l’inflation, quoi qu’en dise LCL.

La prochaine séance de négociation aura lieu le 13 décembre. FO LCL a hâte de découvrir ce que la direction est prête à mettre sur la table pour remercier l’engagement de ses salariés. Mais il est fort à parier que la table ne s’écroulera sous le poids des propositions.

@suivre